Dominique A.

AUGURI PRÉSENTE : DOMINIQUE AQuelques Lumières – Dominique A « Je ne demande pas la lumière. Quelques lumières seulement ». Tout a commencé par une invitation reçue par Dominique : venir donner quelques concerts en symphonique ave. L’Orchestre de Chambre de Genève. L’occasion étant belle et rare, il...

AUGURI PRÉSENTE : DOMINIQUE AQuelques Lumières – Dominique A « Je ne demande pas la lumière. Quelques lumières seulement ». Tout a commencé par une invitation reçue par Dominique : venir donner quelques concerts en symphonique ave. L’Orchestre de Chambre de Genève. L’occasion étant belle et rare, il convenait de graver sur disque le répertoire ainsi revisité. Une perspective qui en réveilla une autre : parcourir en mode intime, mais pas en solitaire, le répertoire constitué de plus d’une trentaine d’années sur disque et en tournée. C’est ainsi que naquit Quelques Lumière, projet discographique ample et double revisitant en symphonique et en trio une trentaine de chansons du répertoire de Dominique. Ce double album rétrospectif aurait pu s’appeler Une mémoire neuve tant il offre un passé revisiter, une nouvelle couleur au temps qui s’est écoulé depuis que l’on a découvert les chansons de Dominique A (le 1er album Un disque sourd, est sorti en 1997). Le temps qui passe avec lui pourrait en être un autre tant Dominique A fait partie de ces chanteurs que l’on n’abandonne pas. Des chansons simples et fortes qui se rappellent à notre souvenir sans cesse renouvelé grâce à ces versions réarrangées. Dominique A et L’Orchestre de chambre de Genève26 mars 2024, 20h55. Dans quelques minutes, Dominique A – tout de noir vêtu - s’apprête à monter sur la scène d’une Comédie de Genève flambant neuve pour une série de 3 concerts exceptionnels. Des répétitions grandeur nature en vue de l'enregistrement qui se tient quelques jours plus tard au studio Ansermet, ancienne maison de la radio suisse, avec ces mêmes musiciens dirigés par Raphaël Merlin. Aussi surprenant que cela puisse paraître, c’est la première fois que Dominique A adosse ses nombreuses et admirables chansons à un orchestre symphonique. Une évidence trop évidente peut-être... Mais à l’écoute de ces 14 chansons réarrangées, il eut été dommage de s’en priver plus longtemps. Une question de moment aussi. « On n’a pas fêté mes 30 ans (de carrière) donc je le fais maintenant ». Et de survie : « les chansons il faut les réactiver sinon elles meurent ». L’enjeu n’est pas d’œuvrer à la postérité mais de respecter le travail accompli et d’offrir à ces chansons quelques nouveaux atours. C’est le travail accompli magistralement par un duo qu’il (et qui le) connaît bien : l’arrangeur David Euverte (complice de studio et de scène) et le producteur Yann Arnaud (déjà aux manettes sur Le monde réel). Ainsi épaulé, Dominique A s’est senti pousser des cordes dans un rapport au son très naturel porté par tout un orchestre jouant avec lui. Il y a les incontournables bien sûr : Le courage des oiseaux, Twenty-Two Bar, Au revoir mon amour ou encore Immortels (dont les versions originelles étaient déjà très orchestrées). Et puis d’autres qui resurgissent telles le fellinien Rue des Marais dont on goûte chaque mot, l’historique Ruban ou le toujours fraternel Vers le bleu. Avec une mention spéciale pour Corps de ferme à l’abandon, plongée haletante, scansion à l’appui, dans une Seine-et-Marne austère et sans avenir. Autant de titres qui semblaient, comme nous, n’attendre que ces nouveaux arrangements. Voilà donc pour ces premières lumières. Dominique A en trio « L'idée m'en est venue après un concert donné en duo avec le claviériste Julien Noël. Le fait d'être accompagné par un musicien de ce calibre, me permettant de me concentrer davantage sur le chant et sur la posture scénique, m'a procuré un rare sentiment de liberté sur scène, et évidemment donné l'envie d'une rallonge. Restait à trouver le moment... »Le moment est venu et le duo s’est mué en trio avec l’arrivée de Sébastien Boisseau à la contrebasse. Direction le Studio La Buissonne (non loin de Carpentras), haut-lieu de la musique organique tenu de main de maître expert et passionné par Gérard de Haro. L’envie est claire et partagées par tous : un travail hors des sentiers balisés de la rythmique (sans clic ni batteur s’entend). Un enregistrement qui privilégie le silence et la science, celle du détail. Et même s’il est compté, on se laisse tomber une chanson à laquelle on croyait et on en a enregistré une qui n’était pas prévue. C’est le plaisir du chanteur qui prime, ne faut pas que je m’ennuie. » Grâce à cette épure revigorante, nombre de chansons retrouvent un nouveau souffle. Dominique réinvestit ses chansons avec un plaisir renouvelé et nous avec. C’est une nouvelle mise en scène des mots de Dominique A qui est proposée ici, une nouvelle dramaturgie. Le geste absent ne l’a jamais été autant et la ville jouie d’un nouveau silence. J’ai pris goût, entouré de musiciens de leur acabit, à n’être sur scène « que » chanteur, à me concentrer sur l’interprétation et à occuper différemment, et plus fortement je crois, l’espace scénique. » Sauf que Dominique A reste aussi un auteur implacable qui s’autorise aujourd’hui des thèmes et des récits qui sonnent à l’air du temps. Témoins ces troi